Gaëlle était de retour, elle laissa Shamio paître plus loin et entra dans la guilde. Elle se laissa choir sur une chaise à l'entrée. Les domestiques se hâtèrent à lui monter de l'eau chaude dans ses quartiers. Gaëlle reprenait ses esprits, après cette chevauché, elle en avait grandement besoin. Elle monta à la suite des femmes qui faisaient de leur mieux pour l'ignorer comme leur maîtresse leur avait fait savoir.
Elle se rappela que la dague était encore plantée dans son épaule, elle l'extirpa ce qui lui arracha un cri de douleur. Elle pansa la plaie fermement pour arrêter l'hémorragie. Elle se dévêtit et entra dans la baignoire où elle resta une bonne heure engourdit par la douleur. Deux hommes étaient morts dans ses bras...
Un chant d'oiseau la sorti de sa torpeur. Elle sortit tranquillement de la baignoire et vint s'asseoir sur son lit. Les domestiques lui avaient monté des bandages, de l'alcool fort, une languette de cuir et des herbes pour se faire un cataplasme. Elle mordit dans la languette de cuir et versa l'alcool sur ses plaies. Sa mâchoire se referma sur le cuir et elle laissa échapper des gémissements de douleur, une douleur à vous rendre inconscient. Par la suite, elle prépara le cataplasme.
Quelqu'un cogna à la porte.
-Avez-vous besoin de quelque chose, madame?
Gaëlle avait la tête qui tournait par les vapeurs de l'alcool.
-Oui j'ai une plaie sur l'épaule à recoudre.
La domestique entra avec son nécessaire à couture.
-J'ai vu tout de suite qu'il vous faudra la recoudre.
Elle se plaça dans son dos et enfila le fil dans l'aiguille. Gaëlle replaça le cuir entre ses dents et serra des poings. La femme commença sa couture sous les gémissements de Gaëlle. Elle prit le cataplasme, en déposa sur la plaie cousue et la pansa. Elle fit de même pour toutes les autres plaies de Gaëlle qui étaient plus bénignes. Après quoi, elle laissa la paladine, à demi-consciente, se reposer.
Les domestiques furent alertées par des lamentations et elles montèrent la voir. La fièvre s'était emparée d'elle, pendant la nuit. Un linge humide de vinaigre était sur son front et se promenait dans son coup et derrière sa nuque.
-Passera-t-elle la nuit? S’inquiéta une des domestiques.
-Espérons le...une note de tristesse enroua sa voix.
Une domestique plaça une croix son oreiller.
-Son sort est entre vos mains, mon Dieu, puisse cette prière être entendue...
Un recueil de prière illumina cette sombre nuit. Un peu avant l'aube Gaëlle arrêta de délirer et semblait confronter la fièvre. Elle dormit le reste de la journée et la nuit après.
Gaëlle se réveilla un peu étourdie, elle avait rêvé de Christophe et de Cédric.
"J'étais avec Christophe dans le château de Sarnath, tout était beau, le soleil éclairait son visage si mystérieux. Il m'a prit dans ses bras forts et nous nous dirigeâmes vers les jardins. Il m'a cueillit une fleur puis il me l'inséra dans les cheveux. Du coup, Cédric arriva m’attrapa par le bras en me secouant comme un prunier : «Tu m’appartiens! » Christophe lui asséna un coup de poing dans les côtes et Cédric lâcha son emprise. Je n’y pouvais plus rien, les deux hommes puissants s’entre tuaient. J’avais beau crier, ils ne m’entendaient pas. Une large vitrine nous séparait, je la martelais de coup de poing mais cela n’y changea rien. À ce moment-là, il disparurent dans un halo de lumière, il m’était maintenant impossible de connaître la fin… "
Elle se leva sur ses coudes et fit tomber le linge humide de vinaigre sur sa poitrine. L’odeur du vinaigre lui rappela la maladie qui l’avait presque achevé. Elle fit une brève prière à son Dieu protecteur puis se leva sans trop de mal. Elle se vêtit d’une robe en cierge gris, plus confortable, vu les circonstances, qu’une robe de noblesse. Elle prépara un sac de voyage, en n'oubliant pas de prendre son armure et ses armes. Elle se dirigea en titubant, ignorant les reproches des domestiques paniquées, vers le jardin où était couché Shamio. Elle entoura l’encolure de la jument de ses bras. Ses cheveux soulevés par le vent d’une douce matinée. Sa peau était encore chaude et fiévreuse par l’effort.
-Christophe portez moi jusque dans vos bras, j’ai besoin de vous. Rien ici n’est pour moi, il n’y a qu’injustice et violence, personne n’écoute la voix de la raison, dit d’elle en pleurant les yeux fermés.
Fait par Gaelle
Sujet: Un exellent exemple de RP ! 
Ven 11 Mai - 19:48